Récit de l'abattage d'un cerf inoffensif par un chasseur dans la ville de Mons. Une décision abjecte prise par la DNF.
Article du 21 septembre 2024
C'est le mardi 24 septembre 2024 qu'un cerf qui errait dans les rues de Mons en Belgique a vu son parcours finir de manière tragique. Mis à l'écart dans un jardin par les forces de l'ordre, l'animal a été abattu par un bourreau convoqué par la DNF (Département de la Nature et des Forêts). Une exécution qui, avec un minimum d'empathie pour la bête, aurait pu être évitée.
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Le parcours du cerf à Mons
Le cerf qui s'était échappé d'une propriété privée avait été repéré le lundi 23 septembre au milieu d'un carrefour dans la commune d'Havré. Au alentours de 22 heures, la police de la zone de Mons-Quévy a été informé qu'un animal était présent sur la chaussée de Beaumont. Suite à cet appel, les policiers se sont rendus sur place. Le cervidé, toujours présent, a été dirigé vers une prairie de la Cité de l’enfance à Saint-Symphorien. Il a fallu une heure aux forces de l'ordre afin de pouvoir enfermer l'animal sur le site qui était clôturé. L'animal, ainsi enfermé dans la prairie, était ainsi en sécurité durant la nuit.
A ce moment, toute personne ayant un minimum d'intelligence aurait pu prendre l'unique bonne décision. Avant le lever du jour, le cerf aurait pu être endormi par un vétérinaire afin de procéder à son transfert dans un lieu protégé.
C'est peu avant 6 heure du matin, qu'une employée de la Cité de l’enfance prend contact avec la zone de police Mons-Quévy afin de signaler qu’avec l’ouverture des grilles pour rentrer les cars scolaires, le cervidé risquait de s'échapper et ainsi se retrouver à nouveau sur la route.
Face à la situation, les autorités contactent la DNF afin de connaître la procédure à suivre. Pendant ce temps, l'animal fugueur réussi à faire un trou dans la clôture. En pleine heure de pointe, il se retrouve rapidement sur une voie rapide (N40) pour finir, affolé par la circulation, dans un jardin. C'est à cet endroit que le cervidé sera abattu sans sommation.
Le département de la Nature et des Forêts recommande l'abattage du cerf
Contacter par la police, la DNF estime que l'animal qui est en période de rut constitue un danger pour les policiers et la population. Il est déconseillé aux forces de l'ordre de s'approcher de l'animal fugueur. Le département de la Nature et des Forêts annonce sa décision de tuer le cervidé et fournit aux forces de l'ordre, les coordonnées d'un chasseur qui procédera à l'exécution de l'animal.
Qu'est-ce que le département de la Nature et des Forêts ?
La DNF dont les bureaux se situent à Namur est un organisme de la SPW ( Le service public de Wallonie). La DNF a pour mission :
Mettre en œuvre le code forestier, les lois sur la conservation de la nature, sur les parcs naturels, sur la chasse et sur la pêche en concertation avec les milieux concernés.
Indignation dans la région de Mons après le décès du cerf
La population montoise a été choquée par le déroulement des faits et est dans l'incompréhension... surtout qu'après une nuit de captivité, le cervidé qui ne représentait aucun danger a été tué par un chasseur dans un jardin privé près d'un centre pour enfants. Vu le déroulé des faits, les montois se demandent si une autre solution n'aurait pu être trouvée surtout que selon plusieurs témoins, l'animal était inoffensif. Un vétérinaire aurait pu être dépêché sur place afin d'endormir le cervidé ce qui aurait permis aux autorités compétentes de le mettre ne sécurité soit dans son enclos ou dans un bois tout proche. Au lieu de cela, et contre toute logique, la décision a été prise d'abattre l'animal. Une solution de facilité qui a provoqué la colère de nombreuses personnes et des défenseurs des animaux.
Les cerfs sont-ils devenus des individus indésirables et dangereux ?
Dans une Belgique hyper urbanisée, où les champs, les bois sont grignotés chaque jour, l'habitat des animaux qu'ils soient sauvages ou non est perpétuellement menacé. Le passage des sangliers ou celui des renards suscitent souvent la colère de certains propriétaires qui ne supportent pas que leurs jardins soient endommagés. La solution à ce qu'ils considèrent comme un problème sérieux est l'appel aux autorités locales afin de procéder à l'abattage des animaux. Les décideurs, comme nous avons pu le constater avec le cerf exécuté dans la région montoise, font appel aux chasseurs. Ceux-ci, tout heureux de pouvoir tirer les animaux sans défense et ceci en toute légalité, ne se font pas prier.
Afin de justifier ces décisions expéditives, les autorités mettent en avant l'urgence, la dangerosité de la situation, la protection de la population. Des prises de positions qui sont avant tout des solutions de facilité et à moindre coût. Une cartouche et le "problème" est réglé !