50 millions d'oiseaux abattus en Europe suite à l'épidémie de grippe aviaire

Poules - AnimalWeb
Grippe aviaire et élevage de poules

Le virus de la grippe aviaire continue à se propager dans les élevages

Cette année, l'épidémie de grippe aviaire s'est propagée partout en Europe et elle redouble d'intensité à l'entrée de l'hiver. Les éleveurs et le secteur agro-alimentaire sont frappés de plein fouet à tous les niveaux par cette crise sans précédent. En cette période de Noël, les rayons des supermarchés sont de plus en plus vides et le prix des volailles et des oeufs s'envole.

 

L'épidémie d'influenza aviaire est considérée par les spécialistes comme la plus dévastatrice qu'aient connu les pays européens depuis son apparition en 1997. Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le bilan de cette cette catastrophe sanitaire dépasse largement les 50 millions d'animaux (poulets, dindes et canards) exécutés. En effet, le chiffre ne tient pas compte des abattages préventifs des oiseaux qui n'avaient pas le virus mais qui avaient la malchance de se situer près des foyers contaminés. Des animaux sains, qui par prévention, ont été euthanasiés.

 

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La France face à la grippe aviaire

Selon le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, la situation sanitaire s'est nettement détériorée dans les élevages français depuis le mois d'août 2022 et a empiré au cours de ces dernières semaines. Il est a noté que le nombre de cas du virus hautement pathogène (IAHP) a également fortement progressé au sein de la faune sauvage en France métropolitaine. Face à cette situation où le risque de contamination est accru dû notamment à la baisse des températures et à la forte activité migratoire des oiseaux sauvages, les autorités compétentes ont pris une série de décisions dont :

 

  • A partir du 11 novembre 2022, le niveau de risque est passé de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain,
  • Partout en France métropolitaine, toutes les volailles doivent être mises à l'abri.
  • En métropole, tous les rassemblements où sont présentes des volailles ne peuvent avoir lieu.

 

Dans un communiqué de presse du 2 décembre 2022, le ministère de l'agriculture a informé la population qu'un renforcement des mesures de prévention était appliqué dans la région Pays de la Loire. Une accélération du nombre d'élevages infectés par la grippe aviaire a été constatée principalement dans deux départements, celui de la Vendée et celui des Deux-Sèvres. En plus des restrictions en vigueur dans toute la métropole, deux mesures pour ces départements ont été ajoutées :

 

  • Mise en place d’une zone réglementée supplémentaire de 10 à 20 km autour des foyers dans une zone à risque de diffusion (ZRD),
  • Mise en place d’une zone tampon large de 50 km dans une zone à risque de diffusion (ZRD).

 

Le jeudi 22 décembre 2022, le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire a présenté les grandes lignes d'un plan d'action afin de tenter d'éviter une nouvelle vague de grippe aviaire dans les élevages à l'automne 2023. Selon le ministre, courant mars 2023, les premiers résultats des expérimentations en laboratoire devraient être publiés. Dans le même laps de temps, des schémas de vaccination devrait être présenté par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). Grâce à ces informations, le gouvernement français essayera de définir une stratégie vaccinale. L'objectif avoué est de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023. Elle pourrait débuter par certaines espèces dont les canards et les dindes. Le ministre a déclaré lors de sa conférence de presse :

 

Si tous les signaux sont au vert, en mai, on aura des vaccins fonctionnels, autorisés, et une stratégie adaptée sur le plan sanitaire et économique.

 

La France possède un système d'alerte rapide lorsque survient une épidémie hautement pathogène. Santé publique France a pour mission d'estimer l'impact de l'épidémie et d'estimer les résultats des différentes stratégies de lutte. Le personnel de cette agence gouvernementale suit avec attention l'évolution de la pandémie dans les élevages infectés et ceux qui sont préservés du virus influenza hautement pathogène.

 

La Belgique face à la grippe aviaire

Selon l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), depuis mi-septembre 2022, la contamination a fortement augmenté chez les oiseaux sauvages. Face à cette situation préoccupante, le Vice-Premier ministre David Clarinval a pris la décision de confiner toutes les exploitations avicoles. Afin de détecter le plus rapidement possible, toute apparition du virus, l'AFSCA a initié deux programmes de surveillance dans les élevages de volailles.

 

Surveillance passive accrue de la grippe aviaire

Dans le cadre de ce programme, les vétérinaires doivent être alertés par les exploitants des élevages dans les cas suivants :

 

  • Maladie,
  • Mortalité anormale,
  • Chute de ponte importante,
  • Réduction importante de la consommation de nourriture et d'eau.

 

En cas de suspicion qu'un poulet, canard ou dinde serait infecté par le virus d'influenza aviaire, un échantillon ou le cadavre doit être transmis vers les laboratoires de DGZ et ARSIA. Une autopsie et éventuellement des examens supplémentaires seront pratiqués sur la volaille.

 

Screening sérologique de la grippe aviaire

Ce programme a pour but de déterminer le nombre de virus de sous-types H5 et H7 dans les élevages avicoles de plus de 200 volailles. Les exploitations de poulets de chairs ne sont pas concernées par ce programme. Une prise de sang est effectuée par un vétérinaire. En ce qui concerne, les exploitations situées dans des zones sensibles, celles avec un parcours extérieur et celles de dindes, d'oies et de canards, un deuxième échantillon sera prélevé une deuxième fois au cours de la même année.

 

La grippe aviaire est une épidémie ravageuse

La grippe aviaire (IAHP) est un virus hautement pathogène. Il est apparu pour la première fois à Hong Kong en 1997. En plus des volailles infectées et mortes, les autorités ont confirmé le décès de 6 personnes. Le H5N1 a ensuite disparu durant 6 ans. Il est réapparu en 2013 dans plusieurs pays d'Asie, ne touchant que les espèces animales. Depuis lors, il n’a cessé de se répandre à travers le monde. Il se transmet par des oiseaux sauvages et domestiques qui s'ébattent à proximité d'une ferme ou d’un élevage de volailles. Tous les oiseaux sont susceptibles de contracter et de transmettre le virus. Il se transmet aussi par l’intermédiaire du fumier et des matières fertilisantes. Les poulets, les dindes, les canards et les autres oiseaux domestiques peuvent être infectés par le virus, mais ils ne sont pas les seuls.

 

La grippe aviaire est de plus en plus virulente

Le virus de la grippe aviaire est de plus en plus présent dans les élevages européens et mondiaux. La propagation de l'infection chez les oiseaux d'élevages ou sauvages ne fait qu'augmenter ce qui induit des abattages de masse d'animaux comtaminés considérés comme impropres à la consommation.

 

Les pays les plus touchés sont l’Ukraine avec 20 millions d'oiseaux abattus, l’Italie avec 12 millions d’oiseaux euthanasiés dans les élevages et la France avec 10 millions d'oiseaux exterminés. Dans l'hexagone, ce sont 211 élevages qui au 19 décembre 2022 ont été frappés par la grippe H5N1, contre 91 foyers début décembre. Cette situation catastrophique est présente également dans les élevages d'autres pays européens comme la Pologne , la Hongrie, la Belgique et le Portugal. Au total, le virus a été détecté entre octobre 2021 et septembre 2022 dans 37 pays européens. Outre-Atlantique, l'épidémie d'influenza aviaire s'est également propagée en Amérique du Nord. En Equateur, qui est situé sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, les autorités gouvernementales ont activé un plan d'urgence début décembre. Celui-ci a été élaboré afin de protéger les oiseaux sauvages des îles Galapagos.

 

La transmission interhumaine du virus H5N1

Selon les données actuelles, la plupart des virus ne se transmettent pas des oiseaux à l'homme. Néanmoins, certains sous-types dont le H5N1 sont capables dans de rares cas de contaminer l'humain. Au vu de ce constat alarmant, les autorités sanitaires surveillent avec attention l'évolution du virus. Les autorités craignent que celui-ci mute et qu'il soit ainsi transmissible d'homme à homme. Si cela devait être le cas, la population serait confrontée à une nouvelle pandémie.

 

Les conséquences de la grippe sur l'économie européenne

La grippe d'influenza a fait l’objet ces derniers temps d’un battage médiatique important, surtout en Europe. Les éleveurs de volailles et les producteurs de viande déplorent une baisse de leur chiffre d’affaire de plus de 60%, ainsi que la fermeture de nombreuses usines d’abattage. Les conséquences pour l’économie européenne sont également importantes, puisque 25 milliards d’euros ont été perdus.

 

Les éleveurs de volailles

Le secteur qui est le premier impacté par l'épidémie d'influenza aviaire est en attente d'un vaccin réellement efficace. Les exploitants d'élevages qui avaient déjà été touchés par le virus de la grippe aviaire entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, avec plus de 20 millions d'oiseaux euthanasiés, sont en détresse psychologique et financière. Même si l'état continue à indemniser les éleveurs, ceux-ci ont de plus en plus difficile à faire face aux charges d'exploitation.

 

Barquette d'oeufs en rayon d'un supermarché

Le nombre d'oiseaux comme source de nourriture diminue

Face à cette situation qui se répète de plus en plus souvent, les exploitants des élevages ont du mal à satisfaire la demande. Ce qui a comme conséquence que les rayons des supermarchés ne sont plus réapprovisionnés. De plus, les consommateurs alertés par les médias se méfient des produits alimentaires à base de viande de poulet, de dinde, de canard, etc. L'épidémie d'influenza aviaire a donc sans aucun doute influencé notre façon de consommer ces produits alimentaires.

 

La grippe aviaire et l’environnement

Le virus est également considéré comme un problème pour l’environnement. En effet, cette maladie peut se propager de manière importante et affecter d’autres espèces animales. En effet, les oiseaux marins qui se nourrissent habituellement de poissons peuvent eux aussi être contaminés par cette maladie. Des conséquences pour l’écologie sont donc à prévoir.

 

Le prix de la volaille augmente

L’augmentation du prix des œufs et viandes est une conséquence du virus. Il est tout à fait normal que ce soit le cas, puisque cela s’explique par la diminution de l’offre. Toutefois, cela peut avoir un impact sur votre porte-monnaie, puisque cela se traduit par une augmentation du coût de vos achats.

 

Elevage de poules

La lutte contre l'épidémie de grippe aviaire

Les gouvernements sont très mobilisés pour lutter contre cette épidémie. Cela se traduit par l'abattage des oiseaux touchés par le virus, l’interdiction de la vente de viande et d'œufs contaminés. L'exportation des volailles et des produits dérivés est soumise à de nombreux contrôles.

 

Cela se traduit également par des mesures variées pour informer les consommateurs sur la nature de l’épidémie et sur les mesures à prendre.

 

La France possède un système d'alerte rapide lorsque survient une épidémie hautement pathogène. Santé publique France a pour mission d'estimer l'impact de l'épidémie et d'estimer les résultats des différentes stratégies de lutte. Le personnel de cette agence gouvernementale suit avec attention l'évolution de la pandémie dans les élevages infectés et ceux qui sont préservés du virus influenza hautement pathogène.

 

Depuis 2012, l’Union Européenne demande aux Etats membres dont les pays sont touchés d’arrêter les exportations de volatiles et de produits à base de volaille dans les pays tiers. Cette interdiction vise à protéger la population des pays étrangers et les élevages de volailles vivant dans ces pays. Le but est également de tenter de circonscrire la pandémie de grippe H5N1 afin de pouvoir mieux la traiter et à terme de l'endiguer. Mission difficile, voire impossible, car les espèces sauvages, contaminées ou non par le virus se moquent des frontières créées par l'homme.

 

Les vaccins et la grippe aviaire

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) est, suite à une requête de la Commission Européenne, en charge d'évaluer d'éventuelles stratégies de vaccination des volailles. Ce n'est qu'au second semestre 2023 que les résultats de cette étude seront publiés. En attendant, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a indiqué que les conditions n'étaient pas réunies pour vacciner efficacement cet hiver.

 

Les antiviraux

A l'heure actuelle, il n'existe pas de vaccin qui pourrait aider les exploitants d'élevages à faire face à la crise. En revanche, il y a déjà deux antiviraux. Ces derniers, selon l'institut Pasteur en France, sont efficaces contre les virus grippaux dits classiques ou aviaires. Selon les chercheurs de l'institut Pasteur, les deux antiviraux peuvent être utilisés en traitement curatif. L'un d'eux peut même être utilisé en traitement préventif.

 

L'institut européen rappelle que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les virus. Leur utilisation n'est recommandée que lors d'une surinfection bactérienne.

 

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Les consommateurs de volailles

Cette épidémie d'influenza aviaire la plus dévastatrice de son histoire est un problème sanitaire majeur qui a un impact très négatif sur l’économie. Cependant, le consommateur peut agir pour limiter les effets de l’épidémie. Il peut ainsi faire des achats responsables et privilégier des produits locaux. Il peut aussi consommer du bio pour limiter le risque d’être touché par la maladie. Manger végan est également une solution afin d'être certain de ne pas ingérer de la viande ou des oeufs contaminés par le virus. De plus, modifier son alimentation en faveur de produits alimentaires végétaux est sain pour la santé. Cela réduit également les maltraitances dans les élevages et diminue le nombre d'abattage. Ce sont des dizaines de millions d'animaux (poules, dindes, canards, etc) qui sont abattus.

 

Enfin, la première réaction à avoir est de se soigner rapidement si un individu présente les symptômes de la maladie. Souvent, ce sont les cas les plus sévères qui finissent par être découverts. En outre, il est important de ne pas hésiter à consulter un médecin si l'on a des doutes.

 

Thèmes :Actualités, Oiseaux, Grippe aviaire, Europe