A partir du 1er juillet 2022, il faudra présenter un permis de détention pour acheter ou adopter un animal en région Wallonne.
A la veille de l'entrée en vigueur du permis de détention d'un animal, le 1er juillet 2022, le décret de la ministre wallonne de l'environnement, de la nature, de la forêt, de la ruralité et du bien-être animal est déjà vivement contesté par de nombreux refuges et associations. Une pétition afin de demander le report du décret de détention des animaux a même déja été mise en ligne.
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Pour rappel, l'extrait du fichier central de la délinquance environnementale et du bien-être animal est un document obligatoire qui est délivré par l'administration communale. Ce formulaire qui indique si vous êtes déchu ou pas du droit de posséder un animal sera exigé pour tout achat ou adoption d'un chien, d'un chat, d'un cheval, d'un nac, d'une poule et même d'un poisson. Evidemment dans le cas où vous avez été condamné pour maltraitance sur des animaux, vous n'aurez pas le droit d'acquérir et de détenir un animal. Le permis de détention de l'animal même s'il est gratuit pour une grande partie des communes, peut coûter jusqu'à 15 euros.
Une période d'adaptation de trois mois a été instaurée par la ministre Céline Tellier afin que les différents acteurs (communes, refuges, animaleries et élevages) concernés par la modification du code wallon du bien-être des animaux soient en ordre. Avant la fin de cette période transitoire qui se termine le 30 septembre 2022, l'adoptant devra avoir fourni au professionnel ou au refuge le document communal.
Liste non exhaustive des animaux concernés par le permis de détention d'un animal.
Le permis de détention d'un animal, une bonne ou mauvaise idée ?
En Wallonie et ailleurs, s’attaquer à toute forme de maltraitance animale est louable. Et nous ne pouvons qu'approuver toutes les initiatives qui vont dans ce sens. Mais est-ce que ce permis de détention d'un animal, imposé dès le premier juillet 2022, va réellement dans ce sens ?
Les points positifs du permis de détention d'un animal
Empêcher les personnes, condamnées pour des maltraitances envers les animaux, d'adopter ou d'acheter un animal est une évidence. Et on pourrait ajouter, c'est le minimum !
En ce qui concerne les élevages et les animaleries qui sont par définition des établissements commerciaux, l'obligation de présenter l'extrait du fichier central de la délinquance environnementale et du bien-être animal est une bonne chose. En effet, les patrons et employés de ces établissements sont souvent plus préoccupés par la valeur marchande de l'animal ou par la prime qu'ils recevront à la fin du mois.
De plus, empêcher les achats d'animaux sur un coup de tête, sous le coup du chantage d'un gosse prêt à hurler à la mort si les parents n'obéissent pas à ses caprices est également un acte concret qui va dans le sens du bien-être animal. En effet, avant tout achat ou adoption d'un animal de compagnie, l'adoptant doit prendre en considération les nombreux plaisirs mais également les contraintes qui vont de pair avec l'arrivée d'un nouveau membre de la famille. Ce permis aura pour effet de limiter donc les achats compulsifs et les nombreux abandons qui résultent d'un manque d'informations.
Les points négatifs du permis de détention d'un animal
Encore une fois et comme dans de nombreux domaines, le politique impose à leurs électeurs, qui sont dans la grande majorité soucieux du bien-être animal, des contraintes qui n'ont pas lieu d'être et qui sont si facilement contournables.
Bien que présenté au départ, comme gratuit, l'extrait du fichier central peut être payant selon la localité où vous résidez. Le citoyen devra se rendre à sa commune, ce qui induit le transport, le temps perdu sans compter un surcroît de travail administratif pour les employés communaux.
Sans cet extrait, vous êtes présumé coupable de maltraitance animale, une inversion des valeurs qui est malsaine. Et tout cela pour, rappelons-le, une trentaine de personnes (commerçants, éleveurs compris), ce qui représente moins de 0,00001 % de la population wallonne.
Il est bon de rappeler que les refuges situés en Wallonie ne sont pas des établissements commerciaux. Les bénévoles, qui sont jour après jour auprès de leurs protégés, nourrissent, soignent et sauvent des dizaines de milliers d'animaux chaque année. Ils ont l'expérience nécessaire afin de déceler les bons des mauvais adoptants. Leur expertise aura toujours plus de valeur qu'un extrait papier délivré par une administration communale.
Sans compter que le citoyen wallon peut acquérir, sans aucun permis de détention, un animal de compagnie en se rendant en Flandre ou à Bruxelles. Évidemment, l'extrait du fichier central de la délinquance environnementale et du bien-être animal ne sera pas demandé hors de Belgique.
Les ventes entre particuliers résidant en Wallonie ne sont également pas concernées par cette nouvelle législation.
Quid des adoptants qui n'auront pas rentré l'extrait du fichier central de la délinquance environnementale et du bien-être animal avant la date fatidique du 30 septembre 2022. Le refuge, le commerçant ou l'éleveur devra-t-il récupérer l'animal adopté quelques semaines plus tôt ? Ceci afin d'être en règle avec le décret et ne pas être sanctionné d'une lourde amende.
Les animaux victimes du permis de détention d'un animal !
En conclusion, ce sont une nouvelle fois les victimes des humains, hébergés dans les refuges situés en Wallonie, qui risquent de subir de plein fouet la mise en place de ce permis qui entre en vigueur à partir du premier juillet 2022.
Afin de désengorger les refuges et offrir aux chats, aux chiens, aux nac, etc., une nouvelle chance, il est primordial au lieu de compliquer, de simplifier les démarches d'adoption.
Il est donc urgent que les autorités compétentes prennent en compte cette problématique et autorisent, comme auparavant, les ASBL à confier un animal à un adoptant, sans de nouvelles contraintes administratives.