Dans les villes au Maroc, les chiens errants sont maltraités et exécutés

 

Ce pays d'Afrique du Nord, situé sur le littoral de l'Atlantique et de la Méditerranée, est connu pour sa beauté et sa culture. Ce qui en fait une destination touristique très prisée. Malheureusement, la défense des animaux n’est pas à la hauteur de ses atouts touristiques. Les chiens mais également les chats qui sont sans famille et qui vagabondent dans les cités marocaines sont toujours pourchassés et tués de façon cruelle. Selon les estimations, ce serait pas moins de 3 000 000 d'animaux errants qui sont menacés de mort violentes. Parmi eux, ce sont plusieurs milliers de chiens qui sont massacrés par an.

 

Comment les chiens errants sont-ils traités au Maroc ?

 

Il n'y a pas de système de défense des animaux en place et peu de programmes visant à aider les canins errants. Il n'existe pas non plus de lois pour empêcher la cruauté envers ces êtres sans défense. De plus, aucune action n'est entreprise afin de stériliser et de vacciner les chiens qui sont sans famille. Il faut savoir que, comme le réclame de nombreuses organisations de protection des animaux aussi bien marocaines qu'internationales, la stérilisation et la vaccination sont des mesures importantes qui peuvent aider à réduire le nombre de chiens errants et à améliorer leur qualité de vie.

 

La peur de la population marocaine vis à vis des chiens errants

 

Dans les communes marocaines (256 urbaines, 1282 rurales), les chiens et les chats errants sont nombreux et se déplacent parfois en meute. Leurs présences dans les rues dérangent la population qui s'en méfie. Une peur qui vient du risque de subir une attaque ou d'être contaminé par une maladie infectieuse. La réponse à ces craintes est la traque aux chiens errants et leur exécution sommaire. A coût de bâtons ou tués par balle, ils sont supprimés dans les rues. Les cadavres sont parfois laissés plusieurs jours à la vue de tous et notamment des enfants.

 

 

Une convention cadre pour lutter contre les chiens errants

 

En 2019, sous l'égide du Ministre de l'intérieur marocain, une convention cadre a été signée afin de réduire le nombre d'animaux errants et ainsi mettre un terme aux maladies telles que la rage et d'autres maladies infectieuses qui se transmettent de l'animal à l'homme (zoonoses). Pour cela, un programme (TNVR) a été élaboré. Il consiste à capturer les chats et les chiens qui vagabondent, les stériliser, les vacciner puis les remettre dans leur environnement initial.

 

Mise en place du programme contre les chiens errants

 

Suite à la crise du Covid, le programme TNVR qui a pour but louable de limiter la population de chats et de chiens errants n'avait pas encore été mis en place. Mais suite au décès d'une touriste française âgée de 44 ans qui avait été attaquée et tuée par une meute de chiens en août 2022, le Conseil national de l'Ordre national des vétérinaires du Maroc a réagi. Il a annoncé le lancement imminent d'une opération de stérilisation à grande échelle des chiens errants afin de réduire leur prolifération.

 

Malgré cette annonce de l'Ordre national des vétérinaires, les associations de protection animale ont publié, le 2 mai 2023, un communiqué de presse qui dénonce la situation déplorable que vivent les chiens et les chats dans les rues du royaume. Elles ajoutent également dans leur communiqué que la convention cadre signée en 2019, n'est toujours pas à leurs yeux, entrée en vigueur.

 

Les associations de protections animales au Maroc

 

Il existe plusieurs organisations dans ce pays qui œuvrent dans le domaine de la défense animale :

 

• Société Protectrice des Animaux et de la Nature (SPANA),
• Association Marocaine de Protection Animale (AMPA),
• Association Le Cœur sur la Patte (SARA),
• Sanctuaire de la Faune de Tanger (SFT),
• Association Marocaine pour la Protection des Animaux et de l'Environnement,
• Association de Défense des Animaux et de la Nature (ADAN),
• Chiens du Maroc Espoir,
• La Tribu des Quat'pattes Maroc,
• La Kasba de Loulou Essaouira Maroc
• Youmn,
• Ranch Beldi,
• Help Adopt Moroccan Animals,
• L'Arche de Noé,
• Refuge d'Hajar Aourz Maroc pour les chiens et chats errants de Salé,
• Association Hiba pour la protection de la faune et de la flore.

 

Ces structures ont toutes pour objectif de protéger les animaux et de promouvoir leur bien-être. Elles travaillent souvent ensemble pour organiser des campagnes de sensibilisation, des événements de collecte de fonds, et des actions pour aider les différentes espèces en détresse.

 

Fondation Brigitte Bardot au Maroc

 

La mondialement connue Fondation Brigitte Bardot est depuis 2008 active au royaume du Maroc, notamment dans la défense des chiens errants. Grâce au soutien financier de la fondation française et à son expertise dans le domaine de la défense des animaux, ce sont 1200 chiens errants femelles qui ont été opérées au sein du Sanctuaire de la Faune de Tanger (SFT). La Fondation Brigitte Bardot soutient aussi le projet Hayat qui signifie "vie" en arabe. Cet initiative a pour but de stériliser et de vacciner les chiens sans famille. Ceux-ci sont également identifiés grâce à une étiquette jaune. C'est grâce à ces actions sur le terrain que la population canine sera au fil du temps réduite. Dans le même temps, les citoyens marocains qui se sentiront de moins en moins menacés par les meutes de chiens et des blessures qu'ils peuvent occasionner seront de plus en plus bienveillants envers les chiens qui errent dans les rues des villes et des villages.

 

 

Aider les chiens errants au Maroc

 

Les organisations à but non lucratif marocaine œuvrent pour le bien-être des animaux et, en particulier, des chiens et des chats vagabonds. Même si leur action est limitée par des moyens et des ressources insuffisantes, elles tentent d'améliorer la situation des chiens qui errent en leur offrant une alimentation, des médicaments et une assistance vétérinaire et en organisant toutes sortes de campagnes pour sensibiliser les citoyens marocains à la sauvegarde animale. Un soutien des autorités marocaines et l'application de la convention cadre (TNVR) sont plus que nécessaires afin de réduire la population canine et féline qui vagabondent dans les rues des villes. Les autorités locales en accord avec les associations devront également sensibiliser les citoyens à la protection de ces êtres sans défense et sensibles qu'ils soient en meute ou isolés.

 

Des dons via des plateformes Internet peuvent être faits pour aider les structures sur place. Un soutien financier précieux pour ces structures qui dans leur majorité ne bénéficient d'aucun subside des autorités locales. Rendez-vous sur leur site ou contactez les directement afin de connaître les différentes façon de les aider.